Exposition à la pollution atmosphérique dans le foyer

L'indicateur mesure la proportion (ou le nombre) de personnes exposées à des niveaux supérieurs au seuil de polluants atmosphériques dangereux (tels que PM2.5 et CO) dans leur logement. Dans le contexte des pays à faible revenu, ces polluants sont principalement dus à la combustion de combustibles solides ou organiques pour la cuisine et le chauffage. Dans ces contextes, la pollution de l'air domestique est l'une des principales causes de mauvaise santé et de mortalité.

Déterminez la valeur de l'indicateur en utilisant la méthodologie suivante :

1) Spécifiez le polluant, y compris son seuil

Définissez le polluant exact que vous avez l'intention de mesurer et le seuil correspondant. Les seuils pour les principaux polluants de l'air intérieur sont généralement fixés par les autorités nationales; vous pouvez également utiliser les recommandations de l'OMS (voir ci-dessous). Les seuils sont généralement exprimés en moyenne sur 24 heures, par exemple 25 µg/m3 de PM2.5 en moyenne sur 24 heures.

2) Choisissez la technologie de surveillance

Le choix des capteurs dépend du polluant que vous souhaitez mesurer et des capteurs que vous pouvez utiliser (en fonction de leur disponibilité, de leur prix et de leur facilité d'utilisation). Vous trouverez un aperçu des capteurs dans cet article, mais consultez également des produits plus récents, car le marché des moniteurs de qualité de l'air à faible coût évolue rapidement. Si votre équipe n'a qu'une expérience limitée de l'utilisation des capteurs, faites appel à un spécialiste compétent, tel qu'un expert d'une entreprise ou d'une autorité publique ou un consultant indépendant, pour vous aider dans le processus de collecte et d'analyse des données (vous pouvez également sous-traiter l'ensemble du processus de collecte et d'analyse des données).

3) Définissez le processus d'installation et de collecte des données

En collaboration avec un spécialiste compétent, définissez le processus d'installation et de collecte des données, y compris :

   - le nombre de capteurs utilisés

   - qui les étalonnera (cette opération doit être effectuée par une entreprise spécialisée)

   - où seront-ils placés (par exemple, lors de la surveillance des niveaux de PM2.5 dans les ménages, un capteur est généralement placé dans la cuisine et le second est accroché au cou du principal cuisinier). Veillez à suivre les meilleures pratiques reconnues, car une position incorrecte des capteurs (par exemple, trop près ou trop loin d'un fourneau) risque de fournir des données faussées.

   - la durée du déploiement (par exemple, 24 ou 48 heures)

   - les mesures d'assurance de la qualité qui doivent être suivies et par qui

Cette étape est très importante et doit être réalisée en collaboration avec un spécialiste expérimenté, en suivant les directives fournies par l'entreprise de capteurs.

4) Déterminez l'échantillonnage et la taille de l'échantillon

Tout d'abord, déterminez le nombre requis de ménages participant aux mesures. Compte tenu des exigences temporelles et financières liées à la mesure de la pollution de l'air par les ménages, vous pouvez utiliser un échantillon représentatif avec une marge d'erreur plus élevée (par exemple, 7,5 au lieu de 5 points de pourcentage), afin d'utiliser un échantillon plus petit, ce qui rend la charge de travail liée à la collecte des données plus gérable.

Ensuite, pour sélectionner les ménages participants, on utilise un échantillonnage en grappes à trois niveaux, en garantissant la randomisation aux niveaux suivants :

   - tout d'abord, sélectionnez de manière aléatoire un nombre approprié de districts (ou d'unités administratives similaires)

   - ensuite, sélectionnez de manière aléatoire un nombre approprié de villages au sein de ces districts

   - la dernière étape consiste à sélectionner de manière aléatoire les ménages participants

5) Assurez-vous que les ménages sélectionnés comprennent et acceptent pleinement le processus de suivi et que le membre du ménage sélectionné (généralement une femme) sera présent à la maison pendant toute la durée de la mesure (par exemple 48 heures). Si ce n'est pas le cas, passez au ménage suivant sélectionné au hasard.

6) Recueillez les données nécessaires à l'aide du processus de surveillance défini au point 3.

7) Calculez la valeur de l'indicateur:

   - comptez le nombre de ménages participants dont la pollution de l'air domestique dépasse les seuils fixés

   - divisez le résultat par le nombre total de ménages participants

   - multipliez le résultat par 100 pour le convertir en pourcentage 

Ventilez les données par genre, type et emplacement des appareils de cuisson/chauffage utilisés par les ménages. 

1) Avant de commencer, évaluez les sources les plus courantes de pollution de l'air dans les zones où vous prévoyez d'effectuer des mesures. Par exemple, l'incinération occasionnelle de déchets ou le brûlage saisonnier peuvent affecter considérablement vos résultats. Dans certains pays, les gens créent parfois volontairement beaucoup de fumée pour éloigner les insectes des étables, ce qui fausse les résultats.

2) Veillez à ce que le personnel participant donne des instructions claires à chaque personne portant le capteur, par exemple ce qu'elle doit faire lorsqu'elle prend une douche, lorsqu'elle dort, etc. N'oubliez pas non plus que vous faites prendre conscience à une personne d'un risque auquel elle est confrontée. Considérez attentivement ces implications éthiques. Envisagez de récompenser les personnes interrogées en leur offrant une réduction (par exemple, un bon d'achat) pour une technologie qui améliore la qualité de l'air (cependant, ne les informez pas de ces incitations avant la fin du test, car cela pourrait influencer leur comportement pendant le test).

3) La mesure de la pollution de l'air par les ménages nécessite une expertise technique, un équipement spécialisé et du temps. Par conséquent, n'utilisez cet indicateur que si vous êtes en mesure d'assurer toutes ces conditions préalables. Si vous devez acheter un nouvel équipement, vous aurez besoin de milliers d'euros (au moins), même si vous optez pour des options peu coûteuses (voir les aperçus ci-dessous) et si vous utilisez un échantillon de participants plus petit. Veillez donc à ce que la collecte de données soit correctement budgétisée et, si nécessaire, passez un contrat avec des spécialistes compétents qui vous aideront tout au long du processus (y compris la possibilité d'utiliser leur équipement).

4) Dans de nombreux pays, les niveaux de pollution de l'air domestique sont sujets à des variations saisonnières - par exemple, la concentration moyenne mensuelle de PM2.5 est plus faible pendant la saison des pluies et plus élevée pendant la saison sèche. Il convient donc de veiller à ce que les mesures de référence et les mesures effectuées pour l'enquête finale aient lieu au cours de la même période de l'année (ou d'une période comparable).

5) La plupart des études portant sur la surveillance de la pollution de l'air domestique dans les cuisines (c'est-à-dire l'endroit où la pollution est susceptible d'être la plus élevée) tendent à placer le capteur:

- sur le mur (ou un support) à environ 100 cm du centre de la zone de combustion de la cuisinière (mesurée comme la ligne horizontale la plus courte - parallèle au sol)

   - environ 150 cm au-dessus du sol, ce qui correspond à la zone de respiration approximative d'une femme debout

   - à au moins 150 cm (horizontalement) des portes et des fenêtres, si possible (source : 1, 2, 3)

6) Les polluants les plus couramment mesurés dans les zones résidentielles sont, entre autres, les suivants :

   - PM2.5: Les particules (PM) sont un mélange complexe de particules extrêmement petites et de gouttelettes liquides, y compris des particules de sol ou de poussière, des métaux, des acides et des produits chimiques organiques. Elles sont émises par la cuisine, les feux, les voitures, les industries, etc. PM2.5 a une taille de 2,5 µm ou moins et peut être facilement inhalé, se logeant profondément dans les poumons et causant de graves effets sur la santé.

   - CO: Le monoxyde de carbone est un gaz incolore, inodore, insipide et hautement toxique produit par l'oxydation incomplète du carbone lors de la combustion (kérosène, charbon de bois, bois, charbon, gaz naturel et autres combustibles). L'exposition à des niveaux élevés de CO peut conduire à l'empoisonnement et à la mort.